Depuis maintenant 3 ans, au printemps, le district Sud-Atlantique de VINCI Autoroutes s’associe à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) pour le baguage des cigogneaux, installés à proximité du viaduc de la Bidouze.

« La cigogne étant une espèce menacée, il est interdit de détruire leur nid » explique Virginie Couanon, chargée de biodiversité à la LPO. C’est pourquoi lors des travaux sur le viaduc de la Bidouze en 2016, la Direction Opérationnelle de l’Infrastructure Ouest avait pris soin de déplacer le nid du couple qui logeait sur un des mats de l’ouvrage vers un support spécifiquement adapté et à l’abri du passage humain. L’occasion d’installer non pas 1 mais 4 supports afin de favoriser l’arrivée des cigognes dans la région.

Cette année, 2 couples ont pris possession des lieux et ont donné naissance à 7 magnifiques cigogneaux en pleine santé ! « Les petits vont encore prendre des forces pendant 1 ou 2 semaines avant d’atteindre leur taille adulte et s’envoler pour la première fois vers l’Afrique du Nord » nous apprend Tristan Roi, bagueur agréé par le musée d’Histoire Naturelle de Paris et bénévole ce jour-là pour accompagner la LPO dans sa démarche de suivi des espèces. Sa mission n’est pas seulement de baguer les cigogneaux un par un, mais également leur faire passer un véritable « examen médical » afin d’étudier leur état de santé et prendre leurs mesures.

Pour commencer, Tristan doit accéder au nid grâce à une nacelle afin de mettre chaque cigogneau dans un sac avant de redescendre pour pouvoir les étudier tranquillement. A son approche, les parents s’envolent et l’observent perchés sur le nid d’en face. Une fois au sol, l’instinct de survie des petits leur dicte de ne plus bouger et de simuler leur mort. Il est donc facile de les manipuler pour obtenir les différentes données nécessaires : mesure du bec et des ailes, pesée, baguage des deux pattes et nettoyage des résidus dans le bec à l’aide d’une brosse à dent… Pas vraiment perturbés par l’intervention, les parents retournent ensuite rapidement dans le nid une fois leurs petits replacés et l’opération achevée. Au final, Tristan est confiant : les cigogneaux ont été bien nourris et ont ainsi de bonnes chances de survivre à leur première migration. Il faut dire que la vallée de l’Adour est une région propice à leur développement, avec notamment l’arrivée de l’écrevisse américaine.

Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques deviennent des zones attractives pour les cigognes blanches et attirent chaque année plus de 220 couplesUne bonne nouvelle quand on sait que cette espèce a failli disparaître en 1974 dans l’hexagone avec seulement 9 couples recensés vs 2600 en 2019, notamment grâce aux actions de protection et de réintroduction menées par la LPO !